LA CROIX HUGUENOTE

Des origines floues et une diffusion récente par les calvinistes et luthériens français

Historique

Tels les premiers chrétiens qui avaient manifesté leur appartenance aux disciples du Christ par l’indication du chrisme – devenu symbole très officiel avec Constantin et simplifié en « croix » ultérieurement, les calvinistes du royaume de France , ont crée un symbole «La croix huguenote ».

A la fin du 17e siècle, on la trouve essentiellement dans le sud du royaume de France, soit avec le pilon ou trissou nîmois qui peut aussi être interprété comme une larme ou une ampoule (fiole) contenant l’huile du sacre des rois de France, soit avec la colombe, symbole de l’Esprit-Saint. Elle a tous les éléments de la décoration de l’Ordre de Chevalerie du Saint-Esprit, créé par Henri III en 1578, dans le but de rassembler la noblesse catholique autour du trône dans le contexte des guerres de Religion. Cette décoration s’ajoutait à la croix de St Michel, créée en 1469 mais alors trop galvaudée.

Des origines qui restent floues

La date et les raisons de sa création restent cependant assez floue. Selon certaines hypothèses, suite à la conjuration d’Amboise (1562) les protestants auraient affirmé leur fidélité au roi par la création d’un bijou semblable à la croix de l’ordre du Saint-Esprit dont ils étaient exclus.
Selon d’autres sources la croix aurait été créée comme bijou féminin par un inconnu de Lyon et des joailliers de Nîmes. Selon les écrits de l’abbé Valette, datés de 1760, sur les émeutes des Cévennes, la croix aurait été crée en 1688 par l’orfèvre Maystre à Nîmes. C’est-à-dire trois ans après la révocation de l’édit de Nantes. La croix se serait répandue rapidement dans Nimes et les Cévennes et aurait connue un engouement immédiat grâce au mouvement des «prophètes». Ce mouvement charismatique né des prédications d’une bergère dans la Drome en 1688, s’est vite étendu au Vivrais et aux Cévennes pour être impitoyablement réprimé. Les camisards dans leur exil à la fin de cette révolte, vers 1710, seraient à l’origine de l’introduction, dans l’Eglise des Français » de Londres de la croix huguenote ainsi que du souvenir de cette vague de prophétisme, retenu sous le nom de « French Prophets ». La croix huguenote est aussi connue dans des temples hollandais.

La croix huguenote semble avoir pour base la croix de Malte (1100) ou celle du Languedoc dont l’origine est plus ancienne.

Une diffusion récente

Néanmoins, sa diffusion dans le monde réformé semble être récente. Ce sont les mouvements de populations, accélérés depuis le dernier tiers du XIXe siècle, qui furent les vecteurs de sa diffusion hors des territoires méridionaux. Son renouveau date de 1910 (création du musée du Désert).

 

Elle est actuellement, le signe d’affirmation de la foi des calvinistes et luthériens français.

Sources

Antoine Valette de Travessac, abbé de Bernis et historien de la ville de Nimes ; mémoires 1760
Pierre Bourguet, La croix huguenote ; Musée du désert, Cévennes, 1991
https://www.museedudesert.com/article5674.html
https://museeprotestant.org/notice/la-croix-huguenote-3/
https://nimes-eglise-protestante-unie.fr/parole-bleue-16-la-croix-huguenote

 

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