Comme pour Pâques, la fête de Noël atteste et actualise ce que Dieu a fait pour les hommes, d’où le besoin éprouvé par les chrétiens de vivre un temps de préparation spirituelle à cette fête importante. C’est ainsi que naît l’Avent.
Dans cette perspective, on verra s’instaurer, dès la fin du IVème siècle, à Ravenne en Italie, en Gaule et en Espagne, une préparation ascétique aux fêtes de Noël. Au VIème siècle à Rome avec le pape Grégoire Ier, une liturgie de l’Avent voit le jour et fixe le nombre de quatre dimanches pour le temps de l’Avent. Il devient un temps de préparation et d’attente joyeuse du Seigneur, sans plus aucune considération ascétique. La pratique romaine s’impose en France au VIIIème siècle. Le premier dimanche de l’Avent est fêté comme le commencement de la nouvelle année liturgique. « C’est un temps de préparation en famille. C’est accueillir ce don de Dieu qui vient nous rencontrer dans le quotidien de nos vies. »
« C’est le souvenir d’une enfance, comme enfant de chœur, ou les répétitions se faisaient plus nombreuses en préparation des offices de Noël … » On raconte que pour patienter en attendant la naissance de l’enfant Jésus, certaines familles déposaient chaque jour de décembre un brin de paille dans la crèche, constituant ainsi au fil des jours un lit douillet pour l’arrivée du divin enfant. « On se prépare à l’arrivée de Jésus avec la mise en place de la crèche, on cache Jésus, on fait avancer les moutons chaque jour… » En fait, le calendrier de l’Avent trouverait ses origines en Allemagne au XIXème siècle. Au mois de décembre, les parents de familles protestantes avaient pour tradition de donner chaque matin aux enfants une image pieuse. Et cela jusqu’au jour de Noël, pour les faire patienter, mais aussi avec une visée catéchétique. Ces images comportaient souvent une phrase de l’Évangile commentant l’illustration, ou parfois une invitation à une bonne action.
« Tous les soirs de cette période, un temps en famille est consacré à l’ouverture du calendrier de l’Avent avec lecture d’un verset biblique. On échange, une petite douceur peut être dégustée, une proposition est faite pour un effort ou un geste envers les autres au travail ou à l’école. »
« Dans le calendrier de l’Avent on peut trouver un mot ou des chocolats. Le calendrier est fait maison. » Il semble que les premières couronnes de l’Avent soient apparues au XVIème siècle dans le Nord de l’Allemagne, pour préparer les chrétiens à la fête de Noël qui serait célébrée dans quatre semaines. Faite de plusieurs branches de sapin, de laurier, de houx et de gui entrelacées, elle sert de socle à quatre bougies qu’on allume, une à une, chaque semaine, le dimanche.
La couronne est un ancien symbole aux significations multiples. Par sa forme ronde, survivance d’un symbole solaire d’autrefois la roue, rappelle que chaque année le soleil décline (solstice d’hiver) mais qu’il reviendra ; rappel que le temps est cyclique et que le temps des fêtes nous revient chaque année. C’est ainsi que le cercle fut un très ancien symbole de la vie éternelle. La couleur verte représente notre espérance face à l’avenir et surtout face à la mort. Par assimilation à Jésus-Christ – soleil de justice – la couronne est devenue signe que Jésus va revenir, que l’Avent n’est donc pas seulement l’attente avant Noël, mais aussi l’attente du retour du Christ.
Le plus souvent, les bougies sont rouges pour évoquer le feu et la lumière, ou la chaleur et le sang, donc la vie. Elles sont expressives si nous savons les relier à la liturgie et à l’histoire du salut. Leur lueur montre l’arrivée progressive de la lumière que le Christ apporte aux hommes lors de sa venue dans le monde à Noël. Les bougies qui se consument en donnant clarté et chaleur rappellent également la vie que Jésus a donnée pour nous.
Anne Porte